Le mot et l’image…

Par un subtil mélange de mots et d’images, certains textes littéraires se donnent à voir autant qu’ils se donnent à lire. Les images ainsi générées peuvent d’ailleurs prendre forme sans toutefois (ou pas toujours), exister sous une forme iconique. C’est ce que souligne Jonathan Rée : “Hearing is no more specifically temporal than seeing is specifically spatial, and the only puzzle, it would seem, is that such notions could ever have been considered a plausible basis for a theory of arts.” [1] Les images dans le texte peuvent ainsi être conçues comme la chair du texte, sa voix, et font voir pour mieux faire croire car « pour celui qui veut raconter, le problème est avant tout de faire voir, afin de mieux convaincre auditeur ou lecteur de sa véracité. » [2]

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“In my Life there was a Picture” : Ekphrasis dans Nice Work de David Lodge

« Qui ne sait décrire ne sait écrire […] décrire c’est peindre, et peindre, c’est former des images. » [1]

La co-présence de l’art, notamment la peinture, dans la littérature s’illustre par un jeu incessant entre texte et image, créant un espace sémantique où se nouent les enjeux de la représentation mais aussi plus largement ceux de la création. Soulignons d’ailleurs que le mot « peintre » peut définir non seulement un(e) artiste qui peint sur la toile mais également l’écrivain, l’orateur, qui peint par le discours.

Un extrait de Nice Work* de David Lodge, offre un parfait exemple des liens qui se tissent ainsi entre textuel et visuel, ou ce que Liliane Louvel nomme interpicturalité, c’est-à-dire les passages romanesques où « l’image est présente dans le texte, par effet de citation explicite, de plagiat, d’allusions, voire sous sa forme iconique, » [2] et, plus précisément ici, de mnémopicturalité (c’est-à-dire le souvenir d’une peinture).

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