“Like White Spaces on Old Maps”: espace et création littéraires dans l’oeuvre de David Lodge

“Every story has a story. This secret story, which has little chance

of getting told, is the history of its creation[1].”

Carte et image… carte comme langage… carte mentale représentant le fonctionnement de la pensée… autant de métaphores que l’écrivain David Lodge utilise lorsqu’il décrit le processus de création littéraire qui lui est propre : “I have a provisional plot before I start writing, but it has a lot of blanks, like white spaces on old maps, which I fill up as I go along and that usually entails changing the outline I started with.” [2]

Cette métaphore visuelle ne peut alors qu’influencer la lecture des textes mais également celle des avant-textes de l’auteur – notamment les archives intitulées “The David Lodge Papers[3],” qu’il a léguées au Special Collections Department de l’Université de Birmingham – puisqu’elle transforme ainsi le simple lecteur en véritable « lecteur-cartographe ». Ces archives comportent des manuscrits d’ouvrages critiques et littéraires, les carnets de notes que David Lodge consacre à chacun de ses romans, les scénarii des adaptations télévisuelles auxquelles il a participé, diverses correspondances, ainsi que le manuscrit d’un roman jamais publié : The Devil, the World and the Flesh, datant de 1953 et précurseur d’How Far Can You Go? (1980). Quant aux documents abordés ici, ce sont principalement les carnets consacrés à Nice Work (1988), Small World (1984), et The Writing Game (1991), la première pièce de théâtre écrite par David Lodge.

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Une oeuvre au diapason…

Auteur postmoderne mêlant réalisme et fiction, humour et sérieux, le mot et l’image, les facettes de Lodge sont multiples, s’accordent… Tout comme les reflets du miroir qu’il tend à la réalité. Écrivain conscient des outils qu’il utilise, Lodge a en effet toujours mêlé critique littéraire et littérature critique, l’art du divertissement et le divertissement artistique. Le genre du « roman universitaire », caractérisant nombre de ses fictions, permettant d’ailleurs facilement le jeu entre théorie et pratique fictionnelle. La Vie en sourdine*, roman paru en 2008, ne fait pas exception, bien qu’il puisse presque être qualifié de « post-universitaire », selon Toby Lichtig1, puisque le protagoniste est cette fois un professeur à la retraite.

Sous plus d’un aspect, La Vie en sourdine renoue sans conteste avec des traits caractéristiques de la trilogie de Rummidge (pendant fictif de Birmingham)

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